Dr. Eliora Peretz, originaire de Strasbourg, a fait son Alyah en 2010 après avoir obtenu son doctorat en sciences de l’information à la Sorbonne Nouvelle (Paris 3). Elle est enseignante et chercheuse associée à l’institut Truman pour l’avancement de la Paix à l’université hébraïque de Jérusalem et rattachée au CRFJ/CNRS. 

Parallèlement à sa carrière universitaire, elle termine dans les mois à venir un parcours d’étude rabbinique orthodoxe au Beit Midrash Harel. Elle est la première enseignante francophone de Moussar ayant rejoint Kehilat Mussar à l’Institute for Holiness. Elle a créé en 2020 un Beit Midrash francophone en ligne appelé “Shefa-שפע”.  Ce centre d’études juives virtuelles propose un accompagnement spirituel personnalisé aux candidats à la conversion de tous les courants du judaïsme ainsi que des cours de halacha pour les Baalei Teshouvah. Eliora est joignable à l’adresse email suivante: beit.midrash.shefa@gmail.com 

Aujourd’hui, nous avons le privilège d’interviewer le nouveau membre du corps enseignant de Kehilat Mussar, le Dr Eliora Peretz. Elle étudie Yoreh Yoreh au Kollel d’ halacha du Beit Midrash Harel pour une smicha orthodoxe avec le Rav Herzl Hefter à Jérusalem. Elle est également chargée de cours à l’Université hébraïque de Jérusalem et à la Rothberg International School en Journalisme, Contre-terrorisme et Justice Transitionnelle. 

Le rabbin Chasya Uriel Steinbauer, fondateur et directeur de Kehilat Mussar à l’Institut pour la sainteté:

Nous sommes ravis d’accueillir le Dr Eliora Peretz en tant que nouveau membre du corps professoral de Kehilat Mussar à l’Institute for Holiness. Hashem a amené le Dr Peretz dans ma vie, D.ieu merci, quand elle était étudiante à la Yeshiva conservative à Jérusalem en 2009. J’avais alors fondé le premier groupe mixte de moussar à Jérusalem et le Dr Peretz a rejoint la Va’ad pour apprendre et pratiquer le moussar. Je pouvais déjà prédire que le Dr Peretz aurait une relation à vie avec le moussar car elle était attirée à la fois par la pratique spirituelle, l’éthique juive et l’observance halakhique que l’on retrouve dans le moussar. On trouvait déjà en elle l’appel ardent de servir D.ieu et les autres. Depuis notre rencontre, elle a rejoint la communauté des pratiquants du moussar qui, à travers le monde, partagent cette mission fondamentale du judaïsme: marcher sur le chemin de la sainteté.

Rabbi Chasya: Dr Peretz: Pourquoi avez-vous été attirée par la Va’ad de Moussar a la Yeshiva conservative en 2009?

Dr Peretz: En 2009, j’étais en deuxième année à plein temps à la Yeshiva conservative à Jérusalem. Après une année d’étude en Talmud et Halakha, j’avais besoin de savoir ce que le judaïsme pouvait m’apprendre sur l’éthique, et comment je pourrais incarner ces valeurs dans mon comportement, mes pensées et mes émotions afin d’être à la fois une juive pratiquante d’un point de vue halakhique et quelqu’un de juste d’un point de vue spirituel. 

Rabbi Chasya: Pourquoi et comment avez-vous continué à pratiquer le moussar après la Va’ad à la Yeshiva conservative? 

Dr Peretz: Pendant plus d’une décennie j’ai transporté mon “Sentier de rectitude” (le grand classique de la littérature du moussar appelé Mesilat Yesharim en hébreu du  rabbin Moshe Chaim Luzzato, connu sous le nom de RaMCHaL) partout où la vie m’emmenai! Je l’ai relu peut être une vingtaine de fois que ce soit dans les moments difficiles, déroutants ou heureux. La Destination de l’Homme, la Vigilance, le Zèle, l’Intégrité, l’Abstinence, la Pureté, la Ferveur, l’Humilité, la Crainte, la Sainteté sont les middot clés (traits d’âme) abordés par le RaMCHaL et ces dix demeures ont accompagné mon âme pendant une décennie. J’ai continué à faire quotidiennement mon Cheshbon Hanefesh (pratique d’introspection quotidienne) sur ces middot en relation avec mon programme spirituel défini lors de la Va’ad de 2009.

Rabbi Chasya: Pourquoi Hachem vous amène-t-il maintenant à partager votre moussar avec d’autres par ce cours en ligne?

Dr Peretz: Je ne me sentais pas prête à partager cette Torah avant d’être nommée rabbin. Etant donné que j’ai complété mon cycle d’études rabbiniques et que je termine les derniers examens dans les prochains mois (b”h) je me sens enfin prête à m’ouvrir davantage à ma communauté et à partager ma Torah. Aussi, le COVID-19 a imposé une virtualité sur le long terme et j’ai décidé d’aborder positivement cet état de fait pour diffuser la Torah virtuellement depuis Jérusalem aux francophones des quatre coins du monde. Zoom peut être une bénédiction pour ceux et celles qui souhaitent dédier un peu de leur temps à l’étude de la Torah ou se forger une communauté depuis le confort de leur maison. Cela permet aussi aux étudiants de niveau avancé de parfaire plus activement leurs connaissances. 

Rabbi Chasya: Quelle est votre intention (kavanah) pour ce cours en ligne, en particulier, qu’espérez-vous offrir aux juifs francophones? 

Dr Peretz: En enseignant le moussar aux juifs francophones, je souhaite ouvrir un chemin spirituel qui offre une véritable guérison de l’âme ainsi qu’une compréhension ressentie par le cœur de la profondeur de ce que le judaïsme, en tant que religion, peut offrir. La pratique bimensuelle ou hebdomadaire du moussar en havoura (groupe) renforcera le lien entre l’intellect et le spirituel; lien qui est souvent distendu dans l’enseignement du judaïsme tel que nous le connaissons dans les communautés francophones comme celles de France, de Belgique, de Suisse et du Canada. Ma kavana (intention) est de révéler la lumière profonde des âmes des haverim et haverot (amis; pratiquants du moussar) et d’œuvrer (à mon humble niveau) pour la naissance d’une communauté de moussar en français ouverte aux hommes et aux femmes.

Rabbi Chasya: Qu’avez-vous vécu ou appris jusqu’à présent en animant ce cours en ligne?

Dr Peretz: La havoura que j’anime depuis décembre 2020 pour la communauté de Beit Tikvah à Toulouse (France) est formidable! J’ai vraiment été émue par la volonté de chaque haver et havera de se plonger *littéralement* “corps et âme” dans cette expérience. Je me suis sentie infiniment bénie de pouvoir enseigner cette Torah aux âmes qui veulent travailler sur elles-mêmes afin de servir le Divin de la manière la plus pure possible. Il n’y a pas de meilleure récompense pour un enseignant de la Torah que d’accompagner une âme vers la plénitude de la révélation de sa propre étincelle divine. 

Rabbi Chasya: Merci pour cette merveilleuse interview, Dr Peretz. Nous sommes ravis de vous avoir parmi le corps enseignant de Kehilat Mussar et que Hashem vous permette de continuer à apporter votre Torah et votre Moussar au monde.

Si votre communauté souhaite bénéficier des enseignements du Dr Peretz, veuillez contacter Kehilat Mussar au +972584026395 ou kehilatmussar@gmail.com